Eléments de repères historiques sur les fondateurs de SANABA
#Anthropologie_Africaines : Les Bwabas ou bwa
Du point de vue historique, l’histoire du Bwamu est très mal connue. La raison principale semble être le fait que les habitants fassent partie des peuples dits « anarchistes » car ils n’ont jamais accepté de se constituer en un ensemble politique avec un pouvoir centralisé et une capitale. Ils ont toujours refusé de constituer un Etat au-dessus de la communauté villageoise. Cela explique pourquoi la conquête du Bwamu n’a jamais pu être ni effective, ni durable au cours de l’histoire des grands ensembles de l’Afrique de l’ouest, car il fallait conquérir village après village. Mais cela ne veut pas dire qu’il soit resté en marge de l’histoire de l’Afrique de l’ouest. Les Bwaba ont subi au Nord dans les régions de Djenné notamment, le contre coup de la fin de l’empire du Ghana qui vit l’exode des Soninkés dont une partie occupa le Nord, repoussant les Bwaba vers le Sud, tandis qu’une partie s’infiltra le long du pays bwa. Ceci s’est passé vers le IVe siècle.
Les Bwaba subirent également les invasions des peuls venus du Macina, dans la première moitié du XIXe siècle, invasions qui ont abouti à l’installation des principautés peules de Barani et de Dokuy dans l’actuelle préfecture de Nouna.
Puis côté sud et sud-ouest, ils ont subi depuis le début du XIIIe siècle jusqu’à la colonisation française les assauts des Ouattara de Kong implantés à Bobo-Dioulasso. Malgré tous ces mouvements, les communautés villageoises ont résisté à toute tentative guerrière, d’assimilation politique et de conversion religieuse. « Elles ont su opposer aux deux courants politiques des savanes soudanaises et voltaïques constituées, à l’ouest par les grands empires islamisés du Mali et du Songhaï, à l’est par les empires mossé de tradition féodale, un véritable « rideau culturel » plus ou moins impénétrable ». Entre 1914 et 1916, les Bwa se sont insurgés contre l’administration coloniale française, lors de la Guerre du Bani-Volta. Celle-ci (armée coloniale français), aidée par des supplétifs peuls, a violemment maté la révolte, détruisant au canon des villages et faisant de nombreuses victimes, dans ce qui était à l’époque la Haute-Volta, ou encore le Soudan occidental. Les ouvrages de Nazi Boni parlent de cette guerre.
Il apparaît aujourd’hui qu’il n’y eut de vraie domination sur les Bwamu que celle des Français au début du XXe siècle.
Mais rappelons que dans les années 1915 et 1916, les Bwaba ont manifesté une dure et longue résistance contre les troupes françaises.
Cependant, ces différents faits cités ci-dessus et leurs conséquences n’ont pas provoqué de perturbation sur l’organisation traditionnelle. Avant l’avènement de certaines influences telles que la colonisation et les religions importées au XXe siècle, la société bwa pratiquait la religion du « do » et appartenait au groupe des « sociétés de type villageois sans pouvoir centralisé».
Et, comme ayant toujours été à l’abri des influences politiques étrangères, le Bwamu a su conserver son système socioculturel.